Djilali Bedrani est un athlète de demi-fond spécialiste du 3000m steeple, multiple champion de France, champion du monde militaire de cross-country, Vice-champion d’Europe du 3000m steeplechase en 2024. Son préparateur physique en 2023 Valentin Caudron (qui a été entre autre préparateur physique à l’Olympique de Marseille, au Havre Athletic Club, à Getafe CF,…) a utilisé le Myocene dans le cadre de la préparation physique de Djilali pour la préparation de la Diamond League, des championnats de France et l’objectif principal de la saison, les championnats du Monde de Budapest.
L’objectif d’un préparateur physique est d’optimiser la charge d’entrainement pour améliorer les capacités athlétiques du sportif. Le dispositif Myocene apporte un élément indispensable pour connaître l’état de fraicheur de son athlète. Cette information est essentielle pour parfaitement adapter la charge d’entraînement selon l’état de fatigue du sportif car elle est objective, quantifiée et précise.
« Accompagner un athlète de haut niveau, c’est avant tout lui permettre de mieux se connaître tout en l’éduquant et en le responsabilisant sur son entraînement, sa récupération et sa performance,” a déclaré Valentin Caudron, préparateur physique et conditionnement physique. Grâce à l’autonomie apportée par la mesure rapide et simple de la fatigue musculaire périphérique avec Myocene, Djilali a pu se focaliser pleinement sur lui-même et ses objectifs. Cette meilleure connaissance de soi grâce à un outil précis, fiable et objectif représente également un puissant levier pour optimiser la performance.»
Soucieux d’optimiser au mieux la charge d’entraînement de son athlète, Valentin a utilisé le Myocene pour effectuer un suivi longitudinal avec pour objectif la mesure de la récupération de son athlète et son niveau de fatigue. Avant chaque journée d’entrainement, une mesure de l’index de fatigue est réalisée avec le Myocene. Les variations du Powerdex (nom de l’index de fatigue mesuré par le Myocene), c’est-à-dire le niveau de fatigue périphérique , dépendent de plusieurs éléments comme l’intensité de la charge, le volume de la charge, le type d’entrainement (entrainement de force, pliométrie, endurance,…) et le niveau d’entraînement du sportif, donc sa capacité à résister à la fatigue. Plus un athlète est entraîné à réaliser un type d’entrainement plus il augmente sa capacité à résister à la fatigue.
En plus du Myocene, deux tests de performance sont effectués. Il s’agit du CMJ (Counter Mouvement Jump) et SJ (Squat Jump). Ceux-ci permettent selon Valentin de mesurer la « disponibilité » de son athlète. En effet, ce type de test de performance CMJ et SJ reflètent des aspects différents de l’état de forme du sportif comme l’efficacité neuromusculaire et la capacité fonctionnelle globale voir même l’état de motivation du sportif. Ces indicateurs sont assez variables et peuvent être influencés par plusieurs paramètres comme la motivation, la technique appliquée etc.
« L’utilisation de Myocene est très intuitive, et l’appareil se distingue par sa remarquable sensibilité pour mesurer l’indice de fatigue, qu’il s’agisse d’entraînements axés sur l’endurance ou le renforcement musculaire. Il permet également de distinguer une jambe par rapport à l’autre ce qui est essentiel pour ma discipline sportive le 3000m steeple ou en cas de blessure,” explique Djilali Bedrani. Grâce à Myocene, il est possible d’anticiper l’apparition de la fatigue. En effet, comme nous nous entraînons constamment à la limite, la précision et la sensibilité de cet outil nous permettent de ne pas franchir ce seuil, car un excès de fatigue pourrait nuire considérablement à la performance ».
Programmation de charge d’entraînement utilisée par Valentin en combinant la variation de l’index de fatigue musculaire mesuré grâce au Myocene et des tests de performance (CMJ et SJ)
Valentin a classé les chutes de Powerdex selon le profil spécifique de son athlète. Plus les index de fatigue du Powerdex chutent par rapport à leur niveau de référence, c’est-à-dire l’index de fatigue obtenu au repos sans fatigue musculaire, plus la fatigue musculaire est marquée et importante. Dans l’exemple ici-bas, il a été défini 3 catégories par couleur. Ceux-ci sont spécifiques à l’athlète.
Vert :jusqu’à -5 points de Powerdex par rapport à la valeur de référence au repos 🡪 pas de fatigue ou niveau de fatigue très faible
Orange : de -5 points à -10 points de Powerdex par rapport à la valeur de référence 🡪 fatigue modérée/importante
Rouge : > -10 points à plus de Powerdex par rapport à la valeur de référence 🡪 fatigue très importante / excessive
Une classification sur la « disponibilité » du sportif s’applique également selon les variations en pourcentage des tests de performance (CMJ et SJ) :
vert 🡪 disponible
orange 🡪 peu disponible
rouge 🡪 pas du tout disponible.
Comment ceci s’applique en pratique?
Si les voyants sont verts, c’est-à-dire une absence de fatigue ou une faible fatigue et une bonne disponibilité du sportif avant la séance d’entraînement, l’athlète est tout à fait en mesure d’encaisser la charge programmée 🡪 séance de charge (loading)
Si les voyants sont oranges, c’est-à-dire une fatigue modérée voir importante et une disponibilité moyenne, il convient d’être vigilant et être particulièrement à l’écoute du feedback du sportif. Enfin, si le marqueur de fatigue et la disponibilité sont rouges à ce moment-là, aucun risque n’est pris et il convient de réduire l’intensité et le volume voir même de reprogrammer la séance car le sportif n’est pas en mesure de s’entraîner.
Cependant tout n’est pas si simple… Comme mentionné plus haut, la mesure de l’index de fatigue mesurée avec le Myocene et les tests de performance ne mesurent pas les mêmes composantes de la charge interne. Le Myocene est spécifique pour la fatigue musculaire périphérique et il est 100% objectif. Les tests de performance reflètent d’autres aspects de l’état de forme et ils sont influencés par plusieurs facteurs. Ils ne sont donc pas toujours corrélés et des variations apparaissent indépendamment de la charge. Valentin a dès lors utilisés ces différents marqueurs de manière plus détaillées dans les décisions qu’il a prises en fonction des ceux-ci dans le cadre des séances de préparation physique de conditionnement (force, pliométrie, etc) avec Djilali:
- Lorsque la fatigue musculaire mesurée avec le Myocene est très faible ou inexistante (vert) mais que les tests de performance reflètent un état de faible « disponibilité » du sportif (orange) il convient selon Valentin d’ajuster le volume.
- A l’inverse, lorsque l’état de fatigue est important (orange) mais la disponibilité générale est bonne (vert) c’est l’intensité de la charge qui est adaptée. En effet, l’intensité de la charge aura un impact important sur la fatigue périphérique et donc si le sportif est déjà fatigué il convient d’adapter l’intensité de cette charge pour éviter d’accentuer encore plus la fatigue déjà présente.
- Un autre cas de figure apparaît lorsque la fatigue est modérée (orange) mais que la « disponibilité » du sportif est mauvaise (rouge). Dans ce cas, la charge d’entraînement est contrôlée et ajustée si besoin selon le feedback du sportif. En effet, au niveau de la fatigue périphérique la charge pourra être vraisemblablement encaissée mais la pénibilité de la charge sera peut-être excessive et il convient d’adapter et être à l’écoute du sportif.
- Et enfin Valentin a remarqué avec Djilali que lorsque la fatigue périphérique mesurée avec le Myocene est importante (en rouge) les tests de performance témoigneront d’une mauvaise disponibilité. Dans ce cas précis, les deux marqueurs sont corrélés et la séance d’entraînement sera reportée. Le risques dans ce dernier cas sont la blessure et le surentraînement. Le sportif n’est simplement pas en mesure de s’entrainer.
Conclusion
Cette étude de cas montre l’importance d’avoir un marqueur de la fatigue périphérique qui soit 100% objectif. Dans une utilisation conjointe avec d’autres marqueurs, il convient d’appliquer une pondération spécifique à chacun de ceux-ci . Une plus grande importance sera donnée au Powerdex car il est objectif et il reflète un élément essentiel qu’est la fatigue musculaire. Les risques de surentrainement et blessure sont importants si la fatigue musculaire est présente. Les tests de performance reflètent beaucoup de paramètres et ils sont influencés par différents facteurs, comme la motivation et la technique par exemple. Ce sont des éléments à prendre en compte également mais comme on le remarque dans cet exemple eux seuls ne permettent pas de parfaitement adapter une charge d’entrainement.